Génome Evolution

Je m'appelle Gabrielle, et j'ai trente-cinq ans. Je suis à la fois, une fille, une épouse et une mère aimante. Mais la  société dans laquelle nous vivons n'est plus ce qu'elle était. Peu de temps avant ma naissance, un homme que je qualifierai, aujourd'hui de fou, a créé un logiciel pour améliorer nos vies. Mais il s'est perfectionné et s'est développé de façon à gérer la vie de chaque être humain. Tout devait être noté. Et c'est là que commença mon cauchemar...

 

1.

Mes parents étaient des personnes aimantes, spontanées qui n'avaient pas vécu leur éducation sous le Système

pondéré d’Évaluation globale (SPEG). Cette pratique visait à attribuer aux individus une note d’évaluation sur ce qu’ils

étaient et sur leurs capacités. Elle servait au départ de repère sur le marché du travail ou pour l’évolution de la carrière. Cela plaisait beaucoup. On pouvait nous évaluer et nous payer enfin selon nos compétences. Mais cela s’était élargi en quelques années à tous les aspects de nos vies dans le monde occidental. Il y avait des notes pour tout et tout le monde y avait accès. Le cabinet de recrutement qui avait proposé ça était ainsi devenu une grosse société multinationale chargée des évaluations de milliards des personnes à travers le monde. Le SPEG avait même été

validé par différentes instances de l’ONU. Il utilisait une masse de données phénoménale. Et il effectuait un suivi de chaque individu pour cela. Ça marchait grâce aux téléphones portables qui étaient maintenant totalement personnalisés grâce aux empreintes vocales, digitales, et rétiniennes. Il enregistrait toute la vie quotidienne, professionnelle, et intime des habitants utilisant le SPEG. Certains n’en avaient même pas conscience. Les

données allaient directement à GÉNOME EVALUATON : la société multinationale d’évaluation en question.

(…)

Le G.E. calculait une moyenne de base avant de le référencer, selon le domaine recherché. Cela comprenait le QI, les résultats suite à une enquête sur les précédents emplois selon appréciation des patrons et collègues, le physique, la santé, l'espérance de vie, les capacités relationnelles, les performances sexuelles, la force mentale, psychologique et j'en passe. 

(…)

 

Notre quotidien dans le système SPEG, était très suivi par le GE grâce au logiciel SPEG. Le matin, le réveil sonnait à six heures. Mon mari Richard et moi même, nous nous levions de notre lit. Comme dans toutes les maisons SPEG, nous devions nous soumettre à une sorte de laser afin de déterminer notre réveil, qui était évidemment noté. Je me mettais à préparer le petit déjeuner qui devait être scanné afin qu'il soit lui aussi évalué. Nous mangions tous à table. Je

veux dire ma fille Estelle, mon mari Richard et moi. C'était notre moment à nous. Mais il arrivait que l'on reçoive des visites surprises d'objets volants qui notaient notre façon de manger et de nous tenir à table. Ça pouvait se produire au petit déjeuner, au déjeuner comme au dîner. Ensuite venait le moment où l'on devait se préparer à partir travailler ou à l'école pour notre fille. Comme dans toute salle de bain, nous avions un miroir, et nous étions noté aussi sur notre façon de nous brosser les dents. Par la suite, nous enfilions nos vêtements pour prendre le chemin du départ. Mais

avant de franchir le pas de la porte, nous étions scannés et notés sur notre style vestimentaire. C'était une habitude que nous avions prise. On pourrait même appeler cela un automatisme.

(…)

Mais rien n'y faisait. J'échouai en ayant neuf virgules soixante-quinze sur vingt. En sortant de cette fameuse pièce, mon mari me regarda droit dans les yeux et à l'insu de notre fille qui dormait à l'étage, il me demanda le divorce pour faute.

(…) 

Plus rien n'allait. Ma vie était devenue un véritable enfer. J'avais l'impression d'être un déchet ambulant. Je ne savais plus quoi faire. Vu mes mauvais résultats aux tests, mon employeur me congédia. Mon ex-mari héritait de notre maison, car il avait eu de bons résultats, et qu'il avait obtenu la garde de notre fille. Je ne pouvais plus squatter chez mes parents. Je me retrouvais à la rue. Je trouvais les bonnes grâces de ma sœur Nathanaëlle qui m’accueillit chez elle.

(…)

Je n'arrivai pas à croire ce qu'elle venait de me dire : rencontrer une personne du réseau parallèle. Évidemment que je le voulais.

(…)

Mais qu'est-ce que je ne ferai pas pour récupérer ma fille. Quelques jours plus tard, c'était en fin de soirée que commençait mon voyage interdit. On devait passer par des souterrains pour arriver à destination. Le chemin était long et boueux. Plus je m'approchai de l'interdit et plus je me demandais si cela en valait vraiment la peine. Mais bon, voilà, j'y étais, il fallait que j'assume. Je ne pouvais plus reculer. Ma sœur et moi arrivions dans une énorme salle où des centaines de personnes (voir plus) travaillaient sur des ordinateurs(...)

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